Covid : lincroyable percée des vaccins ARN – Les Échos

Publié le 20 nov. 2020 à 9:00
Les vaccins à acide nucléique – ADN et ARN messager – sont-ils les vaccins du futur ? C’est encore trop tôt pour l’affirmer avec certitude. Mais les résultats spectaculaires auxquels sont parvenues les biotechs BioNTech (alliée à Pfizer) et Moderna, dont les deux candidats vaccins contre le Covid-19 sont basés sur l’ARN messager, montrent en tout cas clairement une chose : par la mobilisation planétaire qu’elle a entraînée dans les laboratoires tant privés que publics, la pandémie partie de Wuhan aura servi de formidable catalyseur à la recherche vaccinale – et fait brusquement entrer dans la lumière des technologies qui végétaient (ou maturaient ?) depuis longtemps dans l’ombre. A commencer par celle des vaccins à ARN messager, pour lesquels la première étude scientifique, d’ailleurs due à une équipe française, remonte à vingt-sept ans ( « The European Journal of Immunology » , 1993).
L’intensification et l’accélération des recherches qu’a provoquées la crise sanitaire ne seront jamais assez soulignées. Il avait fallu, dans les années 1950, neuf ans pour développer et autoriser un vaccin contre la rougeole ; encore au cours de la décennie écoulée, la durée moyenne de développement des 21 vaccins approuvés par la FDA américaine a été de huit ans, indique la revue « JAMA ». S’ils obtiennent, comme c’est probable, l’homologation de la même FDA dans les prochaines semaines, tant BioNTech que Moderna (qui a co-développé son candidat vaccin avec les National Institutes of Health américains) auront réussi à faire la même chose en moins d’un an.