
La prévalence des états dépressifs est plus importante chez les femmes, les 18-34 ans et les personnes rencontrant des difficultés financières.
Les effets du nouveau confinement sur le moral des Français se font sentir. C’est ce qui ressort du bulletin publié par Santé Publique France jeudi 12 novembre. Menée entre le 4 et le 6 novembre, l’étude CoviPrev met en évidence une augmentation significative des troubles dépressifs au sein de la population.
Concrètement, la présence de ces troubles dépressifs a doublé depuis fin septembre pour venir s’établir à 21 % dans l’ensemble de la population.
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En parallèle, selon l’étude, « l’adoption systématique des mesures en lien avec la limitation des interactions sociales a augmenté très fortement depuis le nouveau confinement ». Ainsi, parmi les personnes interrogées, près de 56 % déclarent rester à la maison le plus possible.
Dans le détail, la hausse la plus importante est observée chez les jeunes où la présence de troubles dépressifs a fait un bond de 16 points chez les 18-24 ans pour atteindre 29 %. Chez les 25-34 ans, la prévalence d’états dépressifs s’établit à 25 % après une hausse de 15 points.
La prévalence des états dépressifs est plus importante chez les femmes, les 18-34 ans et les personnes rencontrant des difficultés financières.
Les personnes qui déclarent une situation financière très difficile ont également une forte prévalence en termes de troubles dépressifs (35 % contre 14 % chez les personnes qui ont une bonne situation financière). Chez les inactifs et les catégories sociales professionnelles inférieures, la prévalence est respectivement de 29 et 25 % tandis qu’elle s’élève à 15 % chez les CSP +
« Dans le contexte du confinement, le risque le plus évident, c’est le risque dépressif »
Ces troubles dépressifs s’accentuent également chez les personnes qui déclarent souffrir d’antécédents de troubles psychologiques avec une prévalence de 30 % contre 18,5 % chez les personnes n’ayant pas d’antécédents.
Le sentiment d’isolement et de solitude font partie des principaux facteurs corrélés à la dépression selon l’étude.
Les sentiments les plus associés à cette augmentation de la dépression sont le sentiment d’isolement et la solitude.
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L’étude met en évidence l’inquiétude prégnante à l’égard des conséquences du confinement sur la situation économique ainsi que le sentiment d’être vulnérable au risque d’infection. Le fait que ses proches adoptent moins les gestes barrières ainsi que les sentiments de frustration et de colère sont également à même de favoriser cette progression des troubles dépressifs.