Un complément alimentaire déconseillé après deux cas dhépatites aiguës – ladepeche.fr

L’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a recommandé jeudi aux femmes prenant la pilule de « ne pas consommer » un complément alimentaire utilisé pour la vitalité des cheveux, après « deux signalements d’hépatites aiguës menaçant le pronostic vital ». La société fabricante certifie que son produit est « sûr à utiliser ».
L’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a mis en garde jeudi contre un complément alimentaire pouvant provoquer des hépatites aiguës chez la femme. Le produit concerné, Chewable Hair Vitamins, est « un complément alimentaire, sous forme de gommes à mâcher » commercialisé par la société HairBurst, « utilisé notamment pour la vitalité des cheveux », indique l’Anses.
Pour parvenir à ses conclusions, l’agence explique avoir « reçu en 2019 deux signalements d’hépatites aiguës menaçant le pronostic vital susceptibles d’être liées à la consommation de ce complément alimentaire ». « Les deux femmes, de 29 et de 36 ans, ont dû être hospitalisées et l’une d’elles a dû recevoir une greffe du foie en urgence. Toutes les deux prenaient un contraceptif oral », ajoute l’Anses, pour qui la responsabilité du complément alimentaire dans la survenue de ces deux hépatites est « très vraisemblable ».
HairBurst contre-attaque
« Plusieurs hypothèses sont possibles: un effet complexe de la combinaison des nombreux ingrédients du produit, une interaction avec d’autres substances, notamment celles contenues dans les contraceptifs oraux, ou encore une éventuelle contamination ou adultération, c’est-à-dire un ajout d’une substance de façon frauduleuse », avance l’Anses, qui publie régulièrement des avis ou des mises en garde concernant des produits de santé, dont des compléments alimentaires.
Autant d’explications qui sont toutefois balayées par Hairbust. Dans une communication, la société britannique explique avoir fait tester ses produits après le rapport de l’Anses datant du mois de juin dernier. Il est apparu, selon l’entreprise, que les produits en cause « n’étaient pas corrélés à l’hépatite et sûrs à utiliser ». Pour HairBurst, « les hépatites ont été causées par des facteurs extérieurs à la prise de vitamines et aucun lien de causalité n’a été établi et prouvé ». La société précise même être entrée en contact avec l’Anses et affirme que le « rapport va être supprimé ».
Interrogée par nos soins ce vendredi soir, l’Anses dément « catégoriquement » ces allégations. « Nous n’avons eu aucun échange, quel qu’il soit, avec la société Hairburst pouvant leur laisser croire que nous retirerions notre avis ». S’appuyant sur les travaux du conseil scientifique de l’agence sanitaire, notre interlocuteur réitère le lien « très vraisemblable » entre la prise du complément alimentaire incriminé et la maladie développée par les deux jeunes femmes.